Sortie : le pow-wow de la première nation Elsipogtog
Quand je dis « powwow », vous pensez à…
A. un groupe de chanteurs a capella ayant eu leur heure de gloire dans les années 1990 ?
B. un rassemblement informel de traducteurs (pour de vrai !) ?
C. un rassemblement d’Améridiens ?
D. la réponse D ?
Le week-end de la fête du travail, nous avons pu assister à un événement qui sort de très loin de l’ordinaire pour nous : le pow-wow annuel de la première nation Elsipogtog (Mikmaq) à Rexton, près de Richibucto et Kouchibouguac.
Arrivés pendant la pause déjeuner, nous sommes comme des poules avec un couteau : les sièges sont réservés aux Anciens, pas d’autres Blancs en vue, on se contente de manger nos nachos debout en se faisant le plus petit possible, ultra-conscients de ne pas être tout à fait à notre place.
Les organisateurs ont tout de même fait de la publicité à leur événement sur le site de l’office du tourisme du Nouveau-Brunswick, et ont installé des panneaux d’interprétation sur le terrain pour les petits bleus comme nous. Y sont décrits les danses, les protagonistes et les tenues d’apparat (le terme « costume » étant considéré comme condescendant, et refusé).
L’animateur au micro fait bien les choses et explique bien ce qu’il se passe : qui est le danseur principal, cette chanson est dédiée au vétéran, levez-vous, restez assis, prenez des photos, rangez vos appareils. L’immense majorité de l’assemblée est elle-même amérindienne et connaît les ficelles du pow-wow, mais pour le reste du public, c’est salvateur.
La cérémonie commence par la « danse de l’herbe », réalisée par les hommes pour bénir le terrain. Remarquerez-vous un détail geek dans l’une des tenues d’apparat ci-dessous ? Si j’ai bien compris, les danseurs réalisent eux-mêmes leur tenue, et y incorporent ce qu’ils souhaitent.
C’est ensuite l’heure de la Grande entrée. Entrent en scène les chefs, les drapeaux, les danseurs, danseuses, tournant autour du terrain de danse dans le sens des aiguilles d’une montre.
Chaque morceau est interprété au tambour et à la voix avec un groupe d’hommes, représentant différentes tribus d’ici et d’ailleurs (Québec, Ontario), pas forcément Mikmaq d’ailleurs. Une idée de la grande entrée ici (vidéo par « Carolji Forgues », c’est-à-dire pas par nous) :
https://www.youtube.com/watch?v=V0GWuzqk_xM
Vous remarquerez sur les photos que tous les participants n’ont pas l’air ostensiblement Amérindiens. Certains ont évidemment des traits conformes à l’image que l’on se fait des autochtones, mais d’autres sont blancs, d’autres encore métis, d’autres noirs. J’imagine qu’en 2015, les Amérindiens « pur sang » sont relativement rares, et que le métissage est inévitable ; l’important étant surtout de se réclamer d’un héritage pour faire vivre la culture. Dans la vidéo, on voit quelques danseurs au physique non autochtone (à 0:04 en brun et bleu, à 0:30 en bleu et rouge).
Vous remarquerez les couleurs éclatantes. Les motifs jaune, rouge, noir et blanc se dégage du lot : ce sont des couleurs traditionnelles pour représenter le cycle de la vie [LE CYYYYYYYYCLE ÉTERNEEEEEL…] [50 geeks points, tout ça].
Après la grande entrée, les danses et chants se sont succédé pendant deux heures environ, sous un soleil de plomb. Une pensée compatissante pour les danseurs dans leur tenue d’apparat, souvent couvrantes et probablement pas des plus adéquates par +30°C. Après, qui aurait pu prévoir qu’il ferait 30°C début septembre, hein ?
Si vous avez l’occasion d’assister à un pow-wow, dépassez votre timidité et n’hésitez pas à aller voir cette cérémonie de vos propres yeux. Une expérience enrichissante dans une facette culturelle du Canada dont on ne parle pas beaucoup.
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