Lundi 3 août, c’était un jour férié : la fête du Nouveau-Brunswick. À l’occasion de ce long week-end, nous sommes allés… sur l’Île du Prince Édouard.
Dans la province voisine. Oups.
Un malheureux concours de circonstances impliquant un changement d’emploi pour Martin, sa première semaine de vacances depuis huit mois et une météo radieuse avec 28 °C POSITIFS ne nous a pas laissé d’autre choix que de prendre la route à la découverte de cette île, nous contraignant à rater la fête de notre province d’adoption. Toutes nos excuses, cher Nouveau-Brunswick, nous ferons mieux l’an prochain.
Impossible, donc, de vous montrer à quoi ressemble cette fête aux couleurs de la province. En revanche, nous avons été ravis de notre long week-end insulaire et sommes heureux de vous présenter une idée d’itinéraire sur trois jours.
Décharge de responsabilité : malgré toute notre bonne volonté, Martine reste végétarienne et Martin un grand difficile quelqu’un qui n’aime pas les fruits de mer. Nous n’avons donc pas pu participer à ce qui semble être la première source de revenus de la province : le souper de homard. Si c’est ton truc, tu devrais cependant pouvoir t’en empiffrer jusqu’à écœurement, partout, à tous les repas et à toutes les sauces.

Tu peux aussi apprécier ces bestioles différemment.
Jour 1 : Charlottetown
À deux heures de Moncton, la capitale de l’Île du Prince Édouard est facilement accessible par le pont de la Confédération. Le passage du pont est plutôt intéressant, surtout quand on est passager : on voit alors l’eau et l’île qui se profile. Côté conducteur, on voit surtout les glissières de sécurité et la route, ce qui est tout de suite moins charmant.
Nous avons été enchantés par cette petite grande ville, avec toutes ses boutiques, son joli front de mer, ses belles maisons, sa mini rue piétonne, ses terrasses, ses fleurs… et ses gros chiens à tous les coins de rue (ceux qui connaissent en vrai comprendront). C’est de loin la plus belle ville croisée dans les Maritimes. Évidemment, toute bourgade est charmante avec une quantité suffisante de soleil et de terrasses [que celui qui a dit « Même Moncton ! » se dénonce immédiatement !] mais nous avons adoré, un point c’est tout, et vous conseillons chaudement le déplacement.




Bonnes adresses (?) :
- bons milk-shakes au Casa Mia
- quand la province voisine est en long week-end, montre-toi malin et RÉSERVE ton hébergement. Sinon, tout sera complet et tu seras obligé de dormir dans ta voiture. Ou pire encore, le premier bouge avec des chambres libres, comme le motel Sunny King en banlieue de Charlottetown. Ne fais pas comme nous et ne va pas dans cet horrible trou à rat. Même pour 50 dollars la nuit, ça n’en vaut pas peine, ok ?
Jour 2 : parc national de l’Île du Prince Édouard à Cavendish
L’île compte un parc national qui s’étend sur 42 km et plusieurs sites. Nous avons choisi d’aller vers Cavendish, poussés par l’envie de voir le « véritable cirque » décrit par le Lonely Planet. Nous n’avons pas été déçus : Cavendish est effectivement un trou à touristes, avec parcs d’attractions, mini-golf, musée de cire, locations de paddles, attractions de fête foraine, parc avec navette spatiale (?), expo sur les dinosaures et on en passe.

Partout où nous allons, les gens sont sidérés de se trouver nez à nez avec un grand dino [+5 000 geek points à qui trouvera la référence]
La tête de la caissière du Jurassic Bart quand on a demandé « deux entrées adultes, sans enfant » : impayable. Pour tout le reste, il y a EuroCard MasterCard. Même pas honte.
Accessoirement, le site historique de Green Gables dédié à Anne… la maison aux pignons verts et la possibilité de chouettes randos. On a suivi les 8 km du sentier Homestead, un excellent choix à travers la forêt fraîche, le long de la côte au sable rouge et dans les champs d’épilobes du parc national. Peu de randonneurs mais beaucoup de cyclistes, et avec le recul, la prochaine fois, on prendra nos VTT aussi, le terrain s’y prête parfaitement.



Si tu satures, va jeter un œil au bout de North Rustico, il y a un joli petit hameau de pêcheurs avec phare. Parfait au coucher du soleil.
Bonnes adresses (pour de vrai, cette fois) :
- Jurassic Bart si tu as des enfants. Ou des grands enfants pas trop regardants. Le combat de bombes à eau est poilant quand on a 5 ans d’âge mental.
- Carr’s Shellfish à Stanley Bridge, si tu es dans le coin, un café-restaurant avec une jolie vue.
- Rustico Acres Cottages, entre North Rustico et Cavendish sur la route 6, des petits chalets avec kitchenette et piscine, pour moins de 90 $ HT.
- À 20 h 30, le Razzy’s Beach House était un peu tout ce qui restait d’ouvert. Burgers et wraps plus qu’honnêtes. Et IL AVAIT LE WIFIIIIII (commodité du XXIe siècle pourtant denrée rare jusqu’à ce point de notre séjour).
MARTIN EST SAUVÉ.
Jour 2 : parc national de l’Île du Prince Édouard à Greenwich
Fuyant les foules, nous avons mis cap sur l’antenne du parc national à Greenwich, à une petite heure de voiture de Cavendish.
ATTENTION TOUT LE MONDE. Martine décrète officiellement le chemin des dunes du parc national de l’IPE à Greenwich son endroit favori de TOUT LE CANADA jusqu’à présent. Après un kilomètre dans des champs de framboisiers et d’épilobes, et 500 mètres dans la forêt (garde toujours ton anti-moustique sur toi, petit padawan), on débouche sur une passerelle flottante sur un lac bleu foncé, sur fond de dunes de sable blanc et herbes vertes, une explosion de couleurs et et c’est parti pour s’en mettre plein les yeux.
La plus belle vue se trouve au sommet de la dune de l’autre côté du lac : retourne-toi pour voir toute la passerelle qui serpente et prépare-toi à une fracture de la cornée. Tu peux aussi prendre ton matos de bain et profiter de l’immense plage de sable blanc pour te baigner. Il n’y a pas un poil d’ombre, par contre, tu es prévenu.e.




Les photos ne rendent vraiment justice à l’endroit mais c’était fantastique, croyez-nous.
Mus par une volonté étrange, nous avons fait un détour afin de faire Naufrage.

Ou plutôt, d’aller à Naufrage. Il n’y a pas grand chose dans ce hameau hormis un phare, un petit restaurant et une jolie vue, mais pour nous, ce nom aussi con que tragique valait le détour (à 20 km de Greenwich).

Bonnes adresses :
- Saint-Peter’s : bonnes glaces au boui-boui de fish’n’chips
Et voilà ! Un petit arrêt à Charlottetown pour recharger ses batteries et deux heures plus tard, te voilà de retour à Moncton, des étoiles plein les yeux et une furieuse envie de revenir vite.
Infos supplémentaires :
- le pont de la Confédération est payant seulement au retour, et coûte 45 $ TC par voiture.
- en cas d’orage, arrête-toi juste avant le pont, et attends que ça passe au lieu de vouloir braver les éléments pour gagner une demi-heure. Le vent et la pluie peuvent rendre les 13 km de traversée très pénibles. Très trèèèèès pénibles.
- l’entrée au parc national est payante et coûte 8 $ par adulte, valable jusqu’à midi le lendemain (bon plan si tu restes dormir sur place ou a envie d’y retourner le lendemain matin). Cela les vaut complètement, vu l’entretien parfait des sentiers et des passerelles. Sinon, tu peux acheter un pass annuel ici, vite rentabilisé si tu passes tes week-ends à randonner.
Ça vous a plu ? Vous en voulez encore ?