Six mois au Canada : les attentes contre la réalité
18 octobre 2014-18 avril 2015 : l’article des six mois
*musique triomphante*
Aujourd’hui, cela fait six mois que nous sommes arrivés. C’est à la fois très court et très long, et un petit cap qui signale que nous quand même installés pour de bon (enfin, pas toute notre vie non plus, on ira passer notre retraite en Floride, comme tout le monde !).
Six mois, c’est à peine un quart de nos deux ans de procédures.
Autant vous dire qu’en deux ans, on a eu le temps d’en rêver, du Canada, du Nouveau-Brunswick, de notre vie ici, avec tout ce que cela comporte d’enrobage naïf et de spéculations hasardeuses, de doux projets et de clichés intempestifs.
Nous avions tout planifié :
- nous aurions une maison avec chacun son bureau dans une pièce différente, comme avant, une véranda ET un porche
- Martine aurait un grand jardin pour vivre en autarcie (elle qui n’a jamais réussi à faire survivre un seul plant de basilic) et faire son compost
- nous aurions une terrasse pour faire plein de barbecues
- Martin aurait son demi sous-sol aménagé en
grotteespace vidéo-ludique - nous aurions donné à Dora un copain : un grand chien blanc touffu
- nous fêterions Noël sous la neige, en traîneau
- nous habiterions au beau milieu de la forêt
- Martine continuerait paisiblement son activité de traductrice ourse indépendante
- Martin trouverait un emploi dans son domaine
- nous aurions réussi à garder la ligne
Six mois après, voici ce que nous avons :
- un appartement avec chacun son bureau… dans la même pièce, certainement pas de véranda et encore moins de porche
- on peut composter grâce au tri sélectif mais en guise de jardin et pour le barbecue, nous nous contenterons de la pelouse au ras de nos fenêtres
- pas d’espace vidéo-ludique en vue, mais nous vivons dans un demi sous-sol aménagé, c’est déjà bien, non ?
- Dora règne toujours en maître au sommet de la hiérarchie familiale
- il a fait +15°C à Noël
- nous sommes à 5 minutes du chef-lieu à pied, ce qui est plutôt agréable
- Martine continue son activité de traductrice indépendante, pas forcément paisiblement puisqu’elle fait d’énormes journées pour rembourser
ses prochains voyagesle trou creusé par le déménagement - Martine a effectivement trouvé un emploi dans son domaine, ce qui est très très chouette pour commencer
- nous avons tous les deux pris du ventre, la faute à la gastronomie canadienne !
Et nous avons aussi :
- intégré du vocabulaire acadien, fleuri ou non
- vécu un hiver de folie
- appris à ne pas toujours obtenir ce qu’on veut par l’agressivité
- fait baisser notre tension
- réappris à utiliser la voiture au quotidien
- découvert de nouvelles manières de voir les choses
- fait autant de balades en raquette que dans notre vie entière
- rencontré des gens formidables, étrangers comme Canadiens
- tenu d’innombrables conversations philosophiques sur le sens de notre déménagement
- donné de la vie à nos sens
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