La comparite

La comparite

Quoi de neuf docteur ? On ne s’avancera peut-être trop en disant que tout immigrant est passé par une maladie assez étrange, dont les symptômes semblent anodins mais gagnent en intensité au fil du temps : la comparite.

Plus prévalente chez les immigrants nourrissant une grande fierté à l’égard de leur pays, à l’instar des Français, la comparite est un vrai fléau de la vie en société.

Causes

Lorsqu’un immigrant ne sait pas quoi dire, faute de bien connaître son pays d’accueil ou son interlocuteur, il aura tendance à se raccrocher à ce qu’il connaît et à tout ramener à son pays d’origine. On parle alors de « comparite ».

Diagnostic

Les personnes les plus à risque sont celles qui sont fières d’être d’une nationalité donnée (souvent française), qui viennent de débarquer ou qui aiment leur condition d’immigrant en dehors de la société canadienne. Les adultes sont généralement les plus exposés. Les personnes ayant des antécédents d’expériences à l’étranger peuvent cumuler les comparites (« moi, au Togo… » ; « et tu savais que sur le lac Titicaca, ce sont les hommes qui tricotent… »).

Facteurs de risque

La nostalgie du pays exacerbe la comparite. L’absence de connaissance du pays d’accueil aussi.

Symptômes

L’immigrant atteint de comparite prononce les phrases suivantes à tout propos (pour l’exemple, prenons un ressortissant de nationalité française) :

  • en France, on fait comme ci
  • en France, on fait comme ça
  • c’est bien mais en France…
  • en France on a…
  • en France c’est mieux…
  • en France
  • France
  • France
  • France

Exemple 1

– Je vais démissionner dans deux semaines, vivement que j’aie fini !

– Tu sais qu’en France, le préavis de démission est de trois mois ? Deux semaines c’est super court !

Exemple 2

– Je me suis acheté un nouveau char avec démarreur à distance et siège chauffant.

– En France on n’a pas de siège chauffant.

Exemple 3

– Fait beau, hein ? +2°C, qu’est-ce qu’il fait chaud pour un mois de février !

– En ce moment en France, il fait + 15 °C.

 

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« En France, on n’a pas autant de neige »

Conséquences sur l’entourage

Celui-ci peut facilement se lasser de ce qui ressemble à une démonstration de la supériorité d’un pays sur un autre, ou d’une étroitesse d’esprit de la part du patient qui ne cherche pourtant qu’à engager ou nourrir la conversation.

Complications possibles

À un stade avancé, la maladie est parfaitement imbitable et toute conversation devient impossible. Le malade parle de la France à tort et à travers, n’attend que son tour de parole pour parler de la France, provoque les comparaisons avec la France. L’interlocuteur met souvent fin à la conversation rapidement pour éviter d’être contaminé.

Une variante intéressante de la comparite est la « comparite inversée » : de retour au pays, le patient n’aura de cesse de parler du Canada, exactement dans les mêmes conditions que la comparite normale. Ce cas est néanmoins moins grave, les interlocuteurs provoquant généralement la comparite en posant des questions sur l’expérience du patient à l’étranger, et coupant vite court à la conversation en cas de lassitude.

Comparite

Traitements

  • En apprendre plus sur son pays d’accueil, afin de pouvoir enchaîner sur les conversations politiques (certes moins fréquentes qu’en France) (argh, petite rechute)
  • En apprendre plus sur son interlocuteur, pour pouvoir lui parler de lui et non de notre pays
  • Arrêter de vouloir comparer les torchons et les serviettes
  • Laisser faire le temps, car si la comparite connaît un pic au bout de quelques mois, proportionnel à la nostalgie de la mère patrie, elle finit en général par s’estomper sous un an.

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